GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève PL 13603 Projet présenté par le Conseil d’Etat Date de dépôt : 12 mars 2025 Projet de loi modifiant la loi 13370 accordant des indemnités et une aide financière de fonctionnement à des organismes de soutien aux entreprises pour les années 2024 à 2027 : a) la Fondation d’aide aux entreprises (FAE) b) la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (FONGIT) c) l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI) Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève décrète ce qui suit : Art. 1 Modifications La loi 13370 accordant des indemnités et une aide financière de fonctionnement à des organismes de soutien aux entreprises pour les années 2024 à 2027, du 26 janvier 2024, est modifiée comme suit : Intitulé de la loi (nouvelle teneur) Loi accordant des indemnités à des organismes de soutien aux entreprises pour les années 2024 à 2027 : a) la Fondation d’aide aux entreprises (FAE) b) la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (FONGIT) c) l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI) Art. 1A Nouveaux contrats de prestations (nouveau) 1 Les nouveaux contrats de prestations 2024-2027 conclus entre l’Etat et l'Office de promotion des industries et des technologies (OPI) le 12 février ATAR ROTO PRESSE – 80 ex. – 04.25 PL 13603 2/57 2025, ainsi qu’entre l’Etat et la Fondation genevoise pour l'innovation technologique (FONGIT), le 28 février 2025, sont ratifiés. Ils remplacent les contrats de prestations mentionnés à l’article 1 conclus entre l’Etat et ces deux bénéficiaires. 2 Ces deux nouveaux contrats sont annexés à la présente loi. Art. 2, al. 1, lettre b (nouvelle teneur), lettre c (nouvelle) 1 L'Etat verse sous la forme d'indemnités de fonctionnement au sens de l'article 2 de la loi sur les indemnités et les aides financières, du 15 décembre 2005, un montant : b) à l'Office de promotion des industries et des technologies (OPI), de : 1 400 000 francs en 2024 1 725 000 francs en 2025 1 850 000 francs en 2026 1 850 000 francs en 2027 c) à la Fondation genevoise pour l'innovation technologique (FONGIT), de : 3 600 000 francs en 2024 4 900 000 francs en 2025 6 400 000 francs en 2026 6 400 000 francs en 2027 Art. 3 (abrogé) Art. 4 (nouvelle teneur) Ces indemnités sont inscrites au budget annuel de l'Etat voté par le Grand Conseil pour les exercices 2024 à 2027 sous le programme L03 « Promotion économique et tourisme », pour un montant de 10 000 000 de francs en 2024, de 11 625 000 francs en 2025, de 13 250 000 francs en 2026 et de 13 250 000 francs en 2027 et sous les rubriques suivantes : a) projet S180940000 pour l'indemnité en faveur de la Fondation d'aide aux entreprises (FAE); b) projet S181050000 pour l'indemnité en faveur de l'Office de promotion des industries et des technologies (OPI); c) projet S180980000 pour l’indemnité en faveur de la Fondation genevoise pour l'innovation technologique (FONGIT). Art. 5 (nouvelle teneur) Le versement de ces indemnités prend fin à l'échéance de l'exercice comptable 2027. L'article 9 de la présente loi est réservé. 3/57 PL 13603 Art. 6, phrase introductive (nouvelle teneur) Ces indemnités doivent permettre : Art. 8 (nouvelle teneur) Les bénéficiaires de ces indemnités doivent respecter les principes relatifs au contrôle interne prévus par la loi sur la gestion administrative et financière de l’Etat, du 4 octobre 2013. Art. 9 (nouvelle teneur) 1 Ces indemnités ne sont accordées qu'à la condition et dans la mesure de l'autorisation de dépense octroyée par le Grand Conseil au Conseil d'Etat dans le cadre du vote du budget annuel. 2 Si l'autorisation de dépense n'est pas octroyée ou qu'elle ne l'est que partiellement, le Conseil d'Etat doit adapter en conséquence le montant des indemnités accordées conformément à l’article 2, alinéa 2 de la présente loi. Certifié conforme La chancelière d'Etat : Michèle RIGHETTI-EL ZAYADI PL 13603 4/57 EXPOSÉ DES MOTIFS Le présent projet de loi a pour but de renforcer le soutien à l’innovation au sein de l’économie genevoise, d’une part en améliorant de manière significative le financement de projets innovants portés par les start-up et les petites et moyennes entreprises (PME), d’autre part en proposant une mesure d'accompagnement et de coaching destinée aux start-up actives dans les sciences de la vie, qui se concrétisera au sein d’un nouveau bâtiment du Campus Biotech. Pour atteindre cet objectif, le présent projet de loi prévoit un renforcement du dispositif actuel de soutien aux entreprises, qui, depuis sa création, a contribué significativement au développement du tissu économique genevois. A ce titre, une augmentation des moyens à disposition de la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (FONGIT) et de l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI) est prévue, afin qu’ils soient en mesure d’élargir leurs prestations en faveur des entreprises. Le présent projet de loi a également pour but de requalifier la nature des montants alloués par l’Etat à la FONGIT, qui constituent des indemnités et non plus des aides financières au sens de la loi sur les indemnités et les aides financières, du 15 décembre 2005 (LIAF; rs/GE D 1 11). Le présent projet de loi traduit l’engagement du Conseil d’Etat, tel qu’énoncé dans son programme de législature 2023-2028, à agir comme catalyseur du développement de l’innovation dans le canton de Genève. 1. Contexte et enjeux relatifs au développement de l'innovation dans le canton de Genève La Suisse se positionne régulièrement en tête des classements relatifs à l’innovation et à la compétitivité de son tissu économique. Cependant, elle fait face à une compétition croissante de la part d'autres pôles économiques internationaux, tels que Singapour, les pays nordiques ou encore la France, qui investissent massivement dans le soutien à l'innovation, à travers des initiatives tant publiques que privées. Par ailleurs, on observe une convergence des conditions-cadres à l’échelle internationale, notamment en matière de fiscalité et de réglementation, réduisant ainsi l’avantage compétitif historique de la Suisse. Dans ce contexte, la Suisse doit relever plusieurs défis majeurs pour préserver sa compétitivité et ses emplois. Parmi eux figurent notamment le coût de la vie élevé et la dépendance à certains secteurs traditionnels tels que 5/57 PL 13603 l’industrie pharmaceutique, la finance ou l’horlogerie. De plus, l’accès aux talents devient de plus en plus compétitif à l’échelle mondiale, notamment dans des domaines clés comme les technologies numériques, en particulier l’intelligence artificielle, ou la transition énergétique 1. Un autre obstacle significatif concerne les start-up en phase de démarrage, qui peinent à obtenir en Suisse les financements nécessaires. Contrairement à des écosystèmes comme celui d’Israël ou des Etats-Unis, où des fonds d’amorçage et des réseaux d’investisseurs sont particulièrement bien développés, les jeunes entreprises en Suisse doivent souvent compter sur des moyens plus limités. Le canton de Genève n’échappe pas à ces défis et risques croissants. En tant que centre économique et international de premier plan, Genève doit renforcer son écosystème d’innovation, pour saisir les opportunités d’une économie en pleine mutation. Genève dispose de nombreux atouts, tels que des institutions scientifiques et académiques reconnues, des infrastructures de pointe, la présence d’organisations internationales et d’entreprises multinationales de premier plan. Cependant, une impulsion accrue est nécessaire pour stimuler davantage la collaboration entre les différents acteurs publics et privés 2, attirer des investisseurs et encourager la formation de clusters sectoriels innovants. A cet égard, certains secteurs clés, où Genève dispose d’un avantage compétitif notable, manquent de soutien pour exploiter pleinement leur potentiel. Cela est particulièrement flagrant pour le domaine des sciences de la vie, pour lequel le site du Campus Biotech constitue une opportunité unique de positionner le canton comme un centre d’excellence à l’échelle mondiale pour des projets de pointe en neurosciences, mais également dans d’autres domaines connexes. Genève gagnerait à investir dans ce secteur pour renforcer son développement et son rayonnement international et pour porter les autres secteurs liés à l’innovation, dans un contexte de convergence technologique croissante. 1 2 Sources : - World Economic Forum. The Global Competitiveness Report 2023: How to End a Decade of Lost Productivity Growth. World Economic Forum, 2023 : https://www.weforum.org/reports/how-to-end-a-decade-of-lost-productivitygrowth - INSEAD, The Adecco Group, & Tata Communications. The Global Talent Competitiveness Index 2021: Talent Competitiveness in Times of COVID. INSEAD, 2021 : https://www.insead.edu/executive-education/gtci Isenberg, D. (2010). How to Start an Entrepreneurship Revolution. Harvard Business Review, 88(6), 40–50. PL 13603 6/57 Investir dans le développement de l’écosystème de l’innovation genevois permettra non seulement de répondre aux défis mentionnés, mais aussi de positionner le canton comme un acteur reconnu dans des domaines porteurs tels que la transition énergétique et les technologies numériques. 1.1. L’innovation comme moteur des nouveaux modèles économiques L'innovation constitue un levier clé pour les enjeux globaux les plus pressants : le dérèglement climatique, la transition énergétique ou encore l'émergence de technologies de rupture comme l'intelligence artificielle 3. Ces défis nécessitent une capacité d'innovation constante et proactive. Selon les chiffres de la Banque mondiale et de l'OCDE 4, les économies qui investissent au moins 3% de leur produit intérieur brut (PIB) dans la recherche et développement (R&D) enregistrent une croissance économique annuelle moyenne supérieure de 1,5 à 2 points à celles qui n’y consacrent qu’une part réduite. En consacrant 3,15% de son PIB à la R&D, la Suisse est un bon exemple de la corrélation positive entre investissement dans l'innovation et succès économique. Toutefois, même si la Suisse figure parmi les leaders mondiaux de l’innovation, il est essentiel de renforcer les investissements, d’autant que d’importantes disparités régionales persistent. Des études issues d’institutions académiques prestigieuses, telles que l’Université de Californie à Berkeley 5, ont montré que les emplois à haute valeur ajoutée issus de secteurs innovants ont un effet multiplicateur considérable sur l’économie locale. En moyenne, chaque emploi généré dans un secteur innovant peut créer jusqu’à 5 emplois supplémentaires dans des activités plus traditionnelles, telles que les services, la construction ou le commerce. 3 4 5 Une nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe : relever les défis mondiaux et stimuler l’innovation. Bruxelles : Commission européenne : https://eurlex.europa.eu/ Sources : ­ Les données ouvertes de la Banque mondiale : https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/GB.XPD.RSDV.GD.ZS? ­ Recherche-développement et croissance de la productivité : Analyse des données d'un panel de 16 pays de l'OCDE : https://shs.cairn.info/revueeconomique-de-l-ocde-2001-2-page-111?lang=fr Enrico Moretti, The New Geography Of Jobs, Harper Business, 2013, https://www.amazon.com/New-Geography-Jobs-Enrico-Moretti/dp/0544028058 7/57 PL 13603 Les enjeux identifiés précédemment nécessitent un accompagnement actif de l’Etat, afin de garantir un environnement propice à l’innovation. Cela passe notamment par des investissements stratégiques dans les infrastructures, l'éducation et la recherche, le soutien au financement de l’innovation, ainsi que par le renforcement de la collaboration entre les acteurs. Aujourd’hui, alors que la politique fédérale d’encouragement à l'innovation connaît un net recul en raison des réductions budgétaires, le rôle d’un gouvernement cantonal devient d’autant plus crucial pour soutenir l'innovation à l’échelle locale. 1.2. Le rôle clé des start-up et des PME Dans le canton de Genève, les PME constituent plus de 98% du tissu économique et emploient plus de 60 % de la main-d'œuvre, témoignant de leur rôle essentiel dans la dynamique économique locale. Parmi ces PME, on trouve également des start-up et des scale-up (jeunes entreprises qui ont prouvé la viabilité de leur modèle d'affaires et sont en forte croissance), qui représentent non seulement une source d'innovation mais aussi l'économie de demain et les emplois du futur. Ces jeunes entreprises, souvent positionnées dans des secteurs de pointe comme les biotechnologies, la santé numérique ou les technologies de l’information, incarnent une transition inévitable vers une économie durable à haute valeur ajoutée. Le développement de ces PME et jeunes entreprises joue un rôle clé pour la compétitivité à long terme de l’économie genevoise, tout en offrant des opportunités d’emploi attractives et durables. 1.3. La problématique du financement de l'innovation Les entrepreneurs genevois font face à des besoins importants en matière de financement de l’innovation, en particulier lors de la phase d’amorçage d’un projet. La création et la pérennité des start-up reposent en grande partie sur l'accès aux fonds nécessaires. Quant aux entreprises en phase d'industrialisation (scale-up) et aux PME développant un projet innovant, ce sont leur croissance et leur compétitivité qui sont en jeu. Pour améliorer le taux de survie et les chances de développement de ces entreprises, il est crucial d'avoir un marché de capital-risque dynamique et compétitif. Le marché suisse du capital-risque fonctionne relativement bien; des problèmes sont toutefois décelés dans les phases initiales de développement d'une start-up ou d'un projet d'innovation. PL 13603 8/57 Le domaine de l’innovation, bien qu’à fort potentiel économique, souffre en effet de nombreuses imperfections structurelles de marché, qui limitent son plein potentiel. Ces faiblesses, bien documentées par des études économiques et des observations empiriques, justifient une intervention étatique ciblée pour catalyser le développement de l’écosystème. Ces limites peuvent être résumées comme suit : – risque élevé : les projets innovants, en particulier dans leur phase initiale, présentent un risque d’échec important, dépassant souvent 70%. Cette réalité dissuade de nombreux investisseurs privés, qui privilégient des projets matures, avec des perspectives de rentabilité plus prévisibles. En conséquence, les entreprises peinent à mobiliser les financements nécessaires pour franchir les premières étapes de développement; – asymétrie d’information : les start-up et les porteurs de projets ont souvent du mal à communiquer efficacement leur potentiel aux investisseurs. Ces derniers, faute d’expertise technique dans des domaines spécifiques, comme la biotechnologie, la blockchain ou l’intelligence artificielle, hésitent à s’engager dans des investissements qu’ils perçoivent comme complexes et incertains; – manque de fonds de pré-amorçage : alors que des montants importants peuvent être levés pour des entreprises en phase de croissance ou de maturité, l’accès à des financements initiaux modestes (20 000 à 100 000 francs) reste extrêmement limité. Or, ces fonds sont cruciaux pour permettre à une idée prometteuse de passer de la conception à la phase de validation. Le rôle de l'Etat peut être par conséquent prépondérant pour compenser ces carences sur le marché du financement. La mise en place d'instruments financiers visant à aider ces entreprises à obtenir des fonds propres ou externes constitue l'intervention étatique la plus courante. Les démarches de soutien financier à l'innovation venant des pouvoirs publics, visant à terme la formation et la création de nouveaux marchés, font partie des politiques ayant connu le plus de succès et permis l'émergence d'innovations significatives 6. Les interventions étatiques par le biais d’un fonds ont connu un développement important dans plusieurs pays cette dernière décennie. Ces programmes de soutien financier à l'innovation ont pour objectif de produire un double impact. D'une part, ils fournissent les fonds nécessaires aux 6 Mazzucato, M* and Semieniuk, G "Public financing of innovation: new questions" Oxford Review of Economic Policy, Volume 33, Number 1, 2017, pp. 24–48. 9/57 PL 13603 entreprises et, d'autre part, ils contribuent à stimuler le marché du capitalrisque. Si, de manière générale, la présence d'un acteur public dans des opérations d'investissement peut potentiellement altérer le comportement de fonds d'origine exclusivement privée, l'existence d'un tel dispositif demeure essentielle, notamment dans les phases d'amorçage. Les risques liés à des investissements dans ces phases étant extrêmement élevés, un investisseur traditionnel ne pourra pas en effet offrir les solutions financières adéquates. Un tel outil financier permet de répondre directement, en partie du moins, aux besoins de financement des projets d'innovation et de fournir un levier intéressant pour les investisseurs privés en « dérisquant » de telles opérations. Une analyse approfondie des meilleures pratiques identifiées au niveau mondial plaide en faveur d'un modèle basé sur un fonds de type coinvestissement sous forme de prêts et/ou de prises de participation. Cette approche permet par ailleurs à moyen/long terme de générer un retour sur investissement pour le fonds et, ainsi, de reconstituer partiellement ou intégralement le capital du fonds, en cas de succès durable des entreprises soutenues (exit). Le capital ainsi reconstitué permettra à son tour de soutenir de nouveaux projets, dans une dynamique vertueuse. Cette forme de partenariat public-privé permet de combiner les ressources publiques avec le savoir-faire et les capitaux privés, pour accroître les retombées économiques et sociales. 1.4. Soutien à l’innovation : quelques exemples à succès Plusieurs pays, comme les Etats-Unis, les pays d'Europe du Nord ou la France, ont mis sur pied des modèles de soutien à l’innovation très efficaces. A titre d'exemple, la Suède, souvent citée comme un modèle en matière d’innovation, consacre environ 3,4% de son PIB à la R&D, ce qui en fait l’un des pays les plus innovants au monde. Cette réussite repose sur une approche intégrée qui combine un fort soutien public à l’innovation avec des partenariats public-privé solides. La Suède a développé un écosystème dynamique, où les start-ups bénéficient d’un accès facilité aux financements, notamment via des fonds d’innovation cofinancés par l’Etat et par des investisseurs privés, tout en s’appuyant sur des infrastructures de recherche de pointe. Ce modèle a permis l’émergence de nombreuses entreprises technologiques de renom, telles que Spotify et Klarna, qui incarnent l’innovation suédoise à l’échelle internationale. Le canton de Vaud a démontré les bénéfices d’un soutien étatique à l’innovation structuré, grâce à des initiatives telles que la Fondation pour l’innovation et la technologie (FIT). Ce dispositif, offrant du financement aux PL 13603 10/57 jeunes entreprises, a non seulement contribué à une croissance plus rapide du PIB cantonal (25% de plus que la moyenne suisse), mais également renforcé l’écosystème technologique régional. De plus, les données relatives au canton de Vaud ont montré que les sociétés technologiques à haute valeur ajoutée jouent désormais un rôle déterminant dans l’économie régionale. Bien qu’elles ne représentent qu’une petite proportion du nombre total d’entreprises (moins de 5%), leur contribution en termes d’emplois est significative (environ 10%). De plus, ces entreprises représentent également une part importante du PIB cantonal, dépassant 15%, ce qui illustre leur capacité à générer une valeur économique remarquable malgré leur nombre limité 7. 2. La politique cantonale actuelle de soutien aux entreprises Le dispositif cantonal de soutien aux entreprises repose sur l’action coordonnée de 3 organismes : la FONGIT, l’OPI et la Fondation d’aide aux entreprises (FAE). Ce dispositif a été conçu pour répondre aux besoins variés des entreprises, qui diffèrent en fonction de leur secteur d'activité, de leur maturité, de leur taille, ainsi que de la situation économique en général. Ses prestations comprennent le conseil, l’accompagnement, l’hébergement, l’incubation, la mise en relation ciblée, la promotion et des solutions de financement telles que le capital d’amorçage, les cautionnements et les crédits. L'accompagnement de start-up technologiques innovantes est assuré par la FONGIT. Cet incubateur fournit un accompagnement dans les phases d'analyse de faisabilité et de viabilité de marché ainsi que dans la recherche de financement. La FONGIT, au travers de son fonds de soutien à l’innovation « Fonds Innovation FONGIT » (FIF), est également en mesure de financer des projets d’innovation en phase d’amorçage. Les PME industrielles sont accompagnées dans la réalisation de leurs projets d'innovation par l’OPI, qui offre du coaching et une assistance dans le montage de projet avec une haute école. L’OPI finance également des études de faisabilité. La FAE a pour mission de faciliter l’accès au financement, en apportant une aide financière subsidiaire aux PME localisées dans le canton de Genève, qui ont un impact sur la création ou le maintien des emplois. La FAE finance principalement les entreprises sous forme de cautionnement; elle peut 7 L’innovation, un vecteur-clé pour le renouvellement du tissu économique : https://www.vaudinnove.ch/fr/themes/entreprises/linnovation-vecteur-cle-durenouvellement-du-tissu-economique 11/57 PL 13603 également prendre des participations dans les entreprises lorsque la situation l'exige, mais elle est toujours actionnaire minoritaire. Il sied ici de relever que le cautionnement n’est pas adapté au financement de l’innovation, en particulier en phase d’amorçage, dès lors que l’intervention d’une banque est requise. En effet, le profil de risque d’un projet d’innovation, porté tant par une start-up que par une PME, est généralement inadéquat pour le modèle de gestion des risques d’une banque. Ces organismes ont chacun des activités spécifiques impliquant des connaissances métiers et des processus distincts. Leurs actions combinées constituent une partie importante du déploiement de la politique économique de l'Etat visant le maintien et la création d'emplois et la diversification du tissu économique. Fig. 1 : Prestations du dispositif de soutien aux entreprises Les prestations proposées par les 3 organismes sont complémentaires et répondent aux besoins des entreprises face aux divers défis auxquels elles sont confrontées. L’office cantonal de l’économie et de l’innovation (OCEI) PL 13603 12/57 assure la coordination de leurs actions et oriente les entrepreneurs vers les services les plus adaptés à leurs besoins. 3. Bilan des outils cantonaux de financement de l’innovation 3.1. Fonds innovation de la FONGIT (FIF) Depuis son lancement en 2021, le FIF s'est imposé comme un instrument clé pour soutenir l’innovation à Genève. Avec plus de 5,5 millions de francs alloués à plus de 50 projets, le FIF a contribué à soutenir des entreprises de secteurs à forte valeur ajoutée tels que les sciences de la vie, les technologies de l’information et de la communication (ICT) et les énergies alternatives. Les financements octroyés ont permis de répondre aux besoins des entrepreneurs lors de la phase critique de démarrage et de contribuer à la maturation de projets à fort potentiel. Les projets soutenus proviennent notamment de l’Université de Genève, des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), du CERN ou encore du Wyss Center, montrant en outre le rôle de passerelle du FIF entre la recherche et l’économie. En termes de prestations, le FIF offre à ce jour 3 types de financement, en fonction du stade de développement du projet : – bourse : d'un montant pouvant atteindre jusqu'à 50 000 francs, elle s'adresse aux projets de recherche scientifique porté par un chercheur issu d'une université, d’une haute école ou d’un institut de recherche genevois. Le bénéficiaire doit avoir une intention ferme de créer une entreprise; – prêt d'amorçage : allant jusqu'à 100 000 francs, ce prêt est destiné aux entreprises technologiques genevoises en phase de démarrage, en particulier aux start-up proposant un produit ou un service innovant répondant à un besoin avéré du marché; – prêt de croissance : pouvant atteindre jusqu'à 400 000 francs, ce prêt vise les scale-up et les PME genevoises développant des innovations technologiques de pointe, cherchant à accélérer leur développement commercial et/ou vivant une transformation numérique. Au cours de la période 2021-2024, les projets soutenus par le FIF ont réussi à attirer plus de 100 millions de francs d’investissements privés, démontrant clairement l’effet de levier généré par le financement public. Malgré ces réussites notables, certains obstacles limitent encore la pleine réalisation du potentiel du FIF. 13/57 PL 13603 Budget insuffisant pour répondre à la demande croissante Depuis son lancement, le FIF a enregistré une augmentation constante du nombre de demandes (+ 25% par an en moyenne), mais ses ressources limitées (1 million de francs par an de l’Etat de Genève et 500 000 francs de la FONGIT) ne suffisent plus à satisfaire cette dynamique. A titre de comparaison, le canton de Vaud, via la FIT, alloue un montant près de trois fois plus élevé par an. Pour faire face à cette limite budgétaire, le comité de sélection du FIF a pris la décision de renforcer la sélectivité des critères du fonds en termes d'innovation technologique, afin de mieux s'inscrire dans le budget à disposition. Les critères de sélection du FIF sont à ce jour plus restrictifs que ceux du programme de soutien de la FONGIT (coaching et accompagnement). En conséquence, le FIF n'est pas en mesure de soutenir certains projets innovants et à fort potentiel commercial (notamment dans le domaine du digital), en raison d'une composante haute technologie (deep tech) insuffisante. Concentration sectorielle Le budget insuffisant du FIF a pour corollaire une concentration des financements vers le secteur des sciences de la vie (56% des bénéficiaires du FIF), au détriment d’autres secteurs prometteurs comme le digital, la cybersécurité ou l’ingénierie avancée. Cette concentration sectorielle présente un risque d’opportunité économique manquée et limite l’effet de diversification de l’économie genevoise visé par cet instrument de soutien financier. Manque de contribution des acteurs privés dans le capital du FIF Le capital du FIF pourrait en principe être alimenté par des fonds d’origine privée, moyennant une donation. La volonté initiale de mobilisation de fonds privés n'a toutefois pas été complètement atteinte, en particulier parce que le retour financier attendu par ces acteurs ne peut être garanti, en raison de la structure et du cadre légal du FIF. L’absence de retour financier pour les investisseurs privés a très fortement limité leur implication dans le capital du FIF. En revanche, les entreprises soutenues sont clairement en mesure de lever des fonds privés parallèlement ou à la suite d'un financement du FIF, ce qui démontre un intérêt avéré des bailleurs de fonds privés à s’impliquer dans les sociétés sélectionnées par le FIF. PL 13603 14/57 Résultats contrastés des prêts de croissance par rapport aux montants octroyés Bien que certains projets de scale-up ou de PME soutenus par le FIF, au travers de prêts de croissance, aient abouti à des levées de fonds importantes ou à la création significative d’emplois, certaines opérations n’ont cependant généré qu’un impact limité. Si le budget restreint du FIF a là aussi joué un rôle, le fonds gagnerait en efficacité en s’appuyant davantage sur l’expertise en matière de PME du dispositif de soutien à l’innovation, en particulier celle développée par l’OPI. Cela contribuerait également à la diversification du portefeuille du FIF. En effet, des secteurs industriels porteurs, tels que la fabrication additive ou la micromécanique, pourraient être davantage soutenus. Compte tenu de ces constats, plusieurs axes d’amélioration, qui permettront d’augmenter les effets du FIF sur l’économie et l’innovation genevoises, doivent être envisagés : – augmentation du budget annuel; – diversification des secteurs soutenus; – renforcement de la coordination entre les acteurs du dispositif. 3.2. Etudes de faisabilité de l’OPI et financement de projets par Innosuisse La prestation de financement d’études de faisabilité a connu un succès certain auprès du secteur industriel genevois. En effet, l’OPI a enregistré près de 90 demandes depuis son lancement en 2021, et est en constante progression d’année en année. Ce sont ainsi 48 projets qui ont été sélectionnés, pour un montant total de financement s’élevant à environ 600 000 francs. Il est rappelé que les études de faisabilité sont réalisées en collaboration avec une haute école genevoise, favorisant par le même biais le transfert de technologie entre le monde académique et l’économie. Par ailleurs, l’OPI a soutenu plusieurs PME dans la structuration de leur projet d’innovation, grâce à des conseils stratégiques et à la mise en réseau, renforçant leur compétitivité sur le marché mais également l’accès aux mesures de soutien de la Confédération, à travers le programme Innosuisse 8 (Innocheques). 8 Innosuisse est l’agence suisse pour l’encouragement de l'innovation; elle a pour mission d’encourager l’innovation basée sur la science dans l’intérêt de 15/57 PL 13603 Au cours des dernières années, l’OPI a efficacement accompagné les PME, en les aidant à identifier des partenaires académiques pertinents et en les guidant dans leurs demandes de financement auprès d’Innosuisse. Ce soutien a permis à de nombreuses entreprises de structurer des projets ambitieux et d’accéder à des financements décisifs pour leur développement. Par le financement Innosuisse, l’OPI a accompagné avec succès 7 entreprises entre 2021 et 2023, qui ont pu ainsi bénéficier de fonds fédéraux pour financer leur R&D. Le potentiel d’innovation du tissu industriel genevois est avéré. Cela étant, les PME du secteur sont souvent confrontées à des aléas conjoncturels persistants, comme le franc fort ou une trésorerie limitée, qui ne leur permettent pas de consacrer le temps et les moyens financiers nécessaires pour activer ce potentiel d’innovation. Un accompagnement renforcé par le dispositif de soutien aux entreprises, notamment sur le plan financier, aiderait à surmonter ces obstacles. 3.3. Des défis persistants Malgré sa bonne position en termes de compétitivité économique, Genève accuse toujours un retard significatif par rapport à d'autres cantons en matière de soutien à l’innovation. En 2024, les levées de fonds privés des entreprises, indicateur régulièrement utilisé pour évaluer la maturité d’un écosystème d’innovation, représentaient à Genève environ 260 millions de francs, un chiffre bien en-dessous des performances des régions voisines. Par exemple, les cantons de Zurich et de Vaud, qui ont des modèles de soutien à l’innovation très matures, ont respectivement levé 870 et 450 millions de francs 9. Ce constat souligne l’urgence de combler ce fossé et de positionner Genève comme un véritable hub d’innovation. De récentes décisions du Grand Conseil, telles que le transfert des activités d'accompagnement des projets de start-up issus du domaine des sciences de la vie de la Fondation Eclosion vers la FONGIT et la création d’un fonds d’amorçage (loi 12645 10), ont constitué des étapes cruciales pour 9 10 l’économie et de la société. Elle offre différentes prestations notamment financières. Source : Swiss Venture Capital Report 2025. Loi modifiant la loi 12496 accordant des indemnités et une aide financière de fonctionnement à des organismes d'aide et de promotion des entreprises pour les années 2020 à 2023 : a) la Fondation d’aide aux entreprises (FAE) b) la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (FONGIT) c) l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI), du 29 octobre 2020. PL 13603 16/57 soutenir l’innovation portée par les start-up et les PME du canton, qui ont vu leur capacité à attirer des investisseurs privés s’accroître. Ce projet de loi s’appuie sur la dynamique positive en cours, afin de consolider et de renforcer l’écosystème d’innovation du canton. Genève a l’opportunité unique de s’inspirer des meilleures pratiques tout en s’appuyant sur ses atouts spécifiques : un environnement académique de premier plan, des centres d’excellence telles que le CERN et le Campus Biotech, la présence de la Genève internationale et une situation stratégique au centre de l’Europe. En activant ces leviers et en renforçant les dispositifs de soutien existants, le canton peut non seulement accroître sa résilience économique, mais aussi devenir un modèle d’innovation durable à l’échelle mondiale. 4. Projet de développement du dispositif Le dispositif cantonal de soutien aux entreprises et à l’innovation constitue un des piliers clés de la politique de développement économique de Genève. Il doit toutefois être renforcé, afin de répondre plus largement aux besoins des entreprises, en particulier financiers, et permettre de mieux saisir les opportunités liées aux nouveaux défis de l'économie de demain. Deux axes stratégiques prioritaires ont été identifiés : (1) le développement du financement de l’innovation et (2) le renforcement du cluster des sciences de la vie. Le projet de développement du dispositif prévoit 4 nouvelles mesures, qui seront attribuées à la FONGIT et à l’OPI, à raison de trois pour le financement de l’innovation et une pour le soutien au secteur des sciences de la vie : 1. extension du champ d’action du FIF (FONGIT); 2. participation au financement de projets pilotes en milieu industriel, portés par des PME industrielles (OPI); 3. renforcement de l’accompagnement destiné aux PME industrielles, pour le montage de projets pouvant bénéficier du financement d’Innosuisse (OPI); 4. coaching et animation d’un réseau d’entreprises du secteur des sciences de la vie au sein d’un nouveau site situé dans le Campus Biotech. Il sied de noter que les prestations et le budget de la FAE ne seront pas modifiés dans le cadre du présent projet de loi. 17/57 PL 13603 4.1. Extension du champ d’action du FIF Le manque de moyens permettant d’accompagner la dynamique d'innovation au sein des hautes écoles et du tissu économique du canton reste une réalité à Genève. Le FIF, bien qu’il ait produit des effets tangibles pour le tissu économique innovant, reste limité, en raison des moyens financiers à sa disposition, dans sa capacité à offrir un soutien suffisant aux différentes initiatives avec un fort potentiel économique présentes à Genève (cf. bilan au point 3.1). Capitalisant sur le succès du FIF depuis 2021, le présent projet de loi vise à étendre son champ d'action et à renforcer l'engagement financier de l’Etat de Genève. Aujourd’hui, essentiellement focalisé sur les start-up et la haute technologie (deep tech), en particulier en raison de son capital limité, le FIF doit évoluer vers un véritable fonds de soutien à l'innovation, accessible aux différents acteurs de l'innovation (chercheurs, start-up, scale-up et PME), tant les opportunités et initiatives entrepreneuriales innovantes et technologiques à Genève sont importantes et diversifiées. De plus, face aux évolutions rapides des technologies et à l'émergence de nouveaux secteurs à forte valeur ajoutée, il devient impératif pour le FIF d’élargir son champ d’intervention, afin de mieux répondre aux opportunités d’innovation. Inspirée des succès du FIF dans des domaines comme les sciences de la vie, une nouvelle prestation dédiée aux projets digitaux permettrait de soutenir activement le développement de start-up technologiques opérant dans des domaines émergents, tels que l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou encore les technologies blockchain. Ces domaines, porteurs de croissance et de transformation, renforceraient non seulement la compétitivité de Genève, mais aussi sa résilience économique. Dans cette perspective, le plan de développement du FIF comprend plusieurs dimensions : – augmentation du budget du FIF à hauteur de 5 millions de francs au total pour la période 2025-2027, afin de mieux répondre aux besoins du marché; – création de verticaux thématiques au sein du FIF, pour couvrir divers secteurs économiques (ex : « FIF digital », « FIF impact »), selon des modalités de soutien financier adaptées aux caractéristiques du secteur; – mise en place d'un soutien renforcé pour les PME, à la faveur de l’implication de l’OPI dans l’analyse des dossiers requérant des compétences sectorielles spécifiques à l’OPI; – diversification de l'expertise du comité de sélection, avec l’intégration d’experts sectoriels et de l’investissement. PL 13603 18/57 Pour favoriser l'entrepreneuriat féminin, qui accuse un certain retard, en particulier dans le domaine de la haute technologie, un soutien spécifique sera également déployé, pour accompagner les femmes entrepreneures, en particulier celles conciliant leurs projets professionnels avec des responsabilités familiales. Un soutien financier complémentaire de 15% pourra être attribué aux porteuses de projet remplissant les conditions d’octroi d’un prêt d’amorçage du FIF. Cette aide supplémentaire permettra de mieux accompagner l'entrepreneuriat dans des situations où la conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale représente un défi particulier. Dans une perspective d'équité, ce dispositif sera accessible à tous les parents entrepreneurs, hommes et femmes, tout en gardant comme objectif premier le soutien à l'entrepreneuriat féminin. Cette approche inclusive favorisera la diversité dans l'écosystème entrepreneurial, tout en répondant aux besoins spécifiques des femmes entrepreneures, qui restent confrontées à des défis particuliers. Cette démarche s'inscrit dans une approche holistique de l'entrepreneuriat, reconnaissant l'importance d'intégrer les réalités professionnelles et personnelles des entrepreneurs. Elle contribue à la création d’un environnement propice où les femmes, et plus largement tous les parents, peuvent développer leurs projets entrepreneuriaux sans avoir à choisir entre leurs ambitions professionnelles et leurs responsabilités familiales. Les développements précités permettront au FIF de soutenir un plus grand nombre de projets, qu’ils soient portés par des chercheurs des hautes écoles genevoises, des start-up ou des PME. Pour cette dernière catégorie, le FIF s’appuiera selon les besoins sur l’expertise de l’OPI, qui dispose de compétences spécifiques au secteur des PME. Ainsi, ces entreprises bénéficieront d’un accompagnement calibré. Enfin, cette transformation entraînera une diversification accrue du portefeuille du fonds, essentielle non seulement pour une gestion optimale des risques, mais aussi pour offrir au FIF la flexibilité nécessaire afin de sélectionner des projets à fort potentiel économique. Pour réaliser cette transformation du FIF, il est prévu de lui octroyer 5 millions de francs supplémentaires, à raison de 1 million de francs pour 2025 et de 2 millions de francs pour 2026 et 2027, alignant ainsi Genève sur des standards comparables à ceux des cantons voisins. Compte tenu de l’augmentation du volume de dossiers à traiter, des ressources humaines supplémentaires seront nécessaires pour la FONGIT. Dans cette perspective, le comité de sélection devra également se prononcer sur un nombre de dossiers bien plus conséquents. En outre, il s’agira d’intégrer dans le comité 19/57 PL 13603 des experts sectoriels, qui font défaut aujourd’hui. A cet égard, il doit être prévu une rémunération pour les membres du comité. Les moyens supplémentaires accordés au FIF visent ainsi à répondre à la dynamique croissante sur le marché genevois, à soutenir un plus large spectre d’innovations et de technologies, à diversifier ses bénéficiaires et à renforcer son organisation et sa gouvernance. Le renforcement de la politique de soutien financier à l'innovation bénéficiera à la compétitivité et aux emplois de l'ensemble de l'économie genevoise. La nouvelle structure du FIF Le FIF continuera à être géré par la FONGIT, qui s’appuiera sur des compétences avérées en matière d’analyse de projets et sur une solide gouvernance, ayant prouvé leur efficacité depuis le lancement du fonds en 2021. Avec les modifications envisagées, la FONGIT pourra dorénavant utiliser l’expertise de l’OPI pour offrir un soutien sur mesure et coordonné aux PME. Dans le cadre d’un prêt d’amorçage, le FIF pourra désormais octroyer un soutien financier complémentaire de 15% aux porteuses et porteurs de projet haute technologie (deep tech) en situation de parentalité. Par ailleurs, avec les développements du FIF préconisés, le fonds proposera 2 nouveaux types de prestation financière, ciblés en fonction du secteur économique : – prêt d’amorçage « digital » : allant jusqu'à 50 000 francs, ce prêt vise les entrepreneurs développant des projets reposant sur un modèle d'affaires innovant, basé sur une technologie digitale, difficile à imiter, et avec un fort potentiel de croissance; – prêt d’amorçage « impact » : allant jusqu'à 20 000 francs, ce prêt est destiné aux entrepreneurs développant des projets à fort impact social et environnemental. Le règlement du FIF sera révisé, afin d’intégrer les différentes modifications organisationnelles et celles relatives aux prestations. Cette révision devra faire l’objet d’une décision du conseil de fondation de la FONGIT 11 et d’une approbation du département chargé de l’économie. Les tableaux ci-dessous présentent respectivement les résultats du FIF en 2023 et 2024 (en nombre de projets et en montants alloués) et une projection des prestations du nouveau FIF pour la période 2025-2027. A des fins de 11 Dernière version du règlement accessible sur le site internet de la FONGIT : www.fongit.ch PL 13603 20/57 comparaison, ces projections sont mises en perspective avec les prestations de la FIT du canton de Vaud en 2023. Il doit être relevé que le capital du FIF a été financé par la FONGIT à hauteur de 500 000 francs par an entre 2021 et 2024, en complément de la contribution annuelle de 1 million de francs de l’Etat de Genève. Toutefois, la situation actuelle des fonds propres de la FONGIT ne lui permet plus de poursuivre cette contribution. FIT 2023 (Réferénce)* FIF 2024 réalisé FIF 2023 réalisé Bénficares Bénéficiaires Types de prestations Montant maximal (en CHF) Nombre de projets Chercheurs Bourse 50'000 17 Start-up Tech Prêt convertible 100'000 15 1'500'000 Start-up Digital Prêt convertible 50'000 2 100'000 - - Start-up Impact Prêt convertible 20'000 6 60'000 - - Scale-up et PME Prêt 40'000 5 2'200'000 2 436'000 1 200'000 45 4'850'000 17 1'586'000 19 1'650'000 Montant total (en CHF) Nombre de projets Montant total (en CHF) Nombre de projets 7 350'000 7 990'000 8 800'000 Montant total (en CHF) 11 FIT2018(Réfrenc) odsvati201 Typesd prestaion Mtapr NombredMntal NombredMntal projet(mils projets(milF) projets(milF) F) ChercusBo 9 0 5 840 350'000 Star-upPrêt21'0 80 convertibl 1'100'000 PME rêt62'504 1 0 Total 365'0 17'60 Total * Source: https://rapportannuel2023.fondation-fit.ch/retour-sur-2023/soutiens-accordes-en-2023 Les préstations "Digital et Impact" pour la FIT peuvent être aussi octroyées sous forme de Bourse. Tableau 1 : Prestations du FIF en 2023 et 2024 FIF 2025 FIF 2026 FIF 2027 Bénéficiaires Types de prestations Montant maximal (en CHF) Nombre de projets Montant total (en CHF) Nombre de projets Chercheurs Bourse 50'000 9 450'000 11 550'000 11 550'000 Start-up Tech Prêt convertible 100'000 11 1'000'000 14 1'400'000 14 1'400'000 Start-up Digital Prêt convertible 50'000 3 150'000 6 300'000 6 300'000 Start-up Impact Prêt convertible 20'000 1 20'000 2 40'000 2 40'000 Scale-up et PME Prêt 40'000 2 400'000 3 700'000 3 700'000 26 2'020'000 36 2'990'000 36 2'990'000 Total Montant total (en CHF) Nombre de projets Tableau 2 : Projection des prestations du FIF sur 2025-2027 Montant total (en CHF) 21/57 PL 13603 4.2. Financement de la réalisation de projets pilotes pour les PME industrielles Les PME industrielles jouent un rôle moteur dans l'innovation, mais font face à des défis financiers importants, particulièrement lors du lancement de leurs projets innovants, dont le caractère parfois risqué limite l'accès aux financements bancaires traditionnels. Ainsi, ces entreprises doivent être soutenues dans les phases initiales de lancement d’un projet, pour qu’il puisse se concrétiser in fine en valeur ajoutée économique. Si l’OPI propose d’ores et déjà un accompagnement à travers le financement d'études de faisabilité, qui ont produit des résultats tangibles depuis leur lancement, une étape essentielle reste à couvrir : la réalisation de projets pilotes, comme par exemple des programmes informatiques de simulation ou des prototypes de machine spécialisée, qui permettent de valider concrètement le potentiel d'une innovation. Pour répondre à ce besoin et créer un levier supplémentaire pour l'innovation des PME genevoises, un nouveau dispositif de financement, dédié à la réalisation de projets pilotes, sera déployé. A l’instar des études de faisabilité, l’OPI encouragera les entreprises soutenues à développer leur projet en collaboration avec une haute école genevoise, n’excluant pas pour autant le partenariat avec toute entité utile à la réalisation (bureau d’études ou partenaires industriels), si le projet le nécessite. Ce soutien, qui s'inscrit en parfaite complémentarité avec le financement d’études de faisabilité, permettra aux entreprises de franchir une étape décisive dans la concrétisation de leurs innovations. La prestation, destinée aux PME industrielles genevoises, prendra la forme d’une bourse pouvant aller jusqu’à 50 000 francs, étant précisé que le financement d’une étude de faisabilité par l’OPI se monte à 15 000 francs maximum. L’octroi de cette bourse sera décidé par un comité de sélection. La procédure de demande de financement, les critères d’éligibilité ainsi que le processus de suivi seront définis dans un règlement interne de l’OPI. Cette initiative contribue ainsi à la chaîne de financement proposé par le dispositif cantonal de soutien aux entreprises, donnant aux PME industrielles genevoises tous les outils nécessaires pour transformer leurs idées innovantes en réussites commerciales. 4.3. Accompagnement des PME industrielles dans le montage de projets pouvant bénéficier du financement Innosuisse Innosuisse, l'agence suisse pour l'encouragement de l'innovation, soutient les PME, les start-up et les institutions de recherche suisses dans la mise en PL 13603 22/57 œuvre de projets innovants. Son appui se concrétise par du coaching, du mentorat et du financement. Ce dernier prend essentiellement la forme d’un financement des coûts de R&D d’un projet mené par une PME, en collaboration avec un partenaire de recherche reconnu. Une récente étude a montré l’impact des outils Innosuisse en matière de croissance du chiffre d’affaires et de création d’emplois 12, soulignant l’intérêt d’un tel dispositif pour le développement d’une entreprise. Les PME genevoises recourent relativement peu à ce dispositif financier fédéral, bien que de nombreux projets innovants développés dans le canton répondent aux critères d’Innosuisse. Cela s'explique en partie par le fait que cet instrument financier n'est pas suffisamment connu par le tissu économique et industriel genevois. La complexité de la constitution du dossier de demande de financement représente également un frein pour les entreprises souhaitant se lancer dans cette démarche. Le présent projet de loi vise à faire connaître et à accroître l'utilisation de ces fonds fédéraux par l'économie genevoise. Il a par ailleurs l’avantage de n’engendrer aucun financement cantonal. Pour atteindre cet objectif, il est prévu de renforcer les prestations de l’OPI, en lui dédiant une ressource supplémentaire, laquelle aura pour mission d'accompagner les PME dans la préparation et le montage de leurs dossiers de financement Innosuisse. Ce soutien personnalisé permettra aux entreprises genevoises de maximiser leurs chances d'obtenir ces financements fédéraux pour mener à bien leur projet d'innovation. Cette ressource aura également pour mission de renforcer la visibilité de ce dispositif auprès du tissu économique genevois et d’inciter ses acteurs à en saisir les opportunités de financement. En sensibilisant les entreprises aux avantages d’Innosuisse et en leur fournissant un accompagnement structuré, cette mesure contribuera à dynamiser l’innovation locale et à renforcer la compétitivité et l’emploi au sein des PME genevoises. Cette mesure présente aussi l’avantage de renforcer les collaborations entre les hautes écoles et le tissu industriel du canton. Cette nouvelle prestation de l’OPI s'inscrit dans l’objectif général du présent projet de loi, qui est d’améliorer l’accès au financement pour l’innovation. Combinée à la mesure présentée au point 4.2 ci-dessus, elle permettra de déployer un dispositif complet et cohérent, pour stimuler l'innovation des PME en offrant des solutions de financement aux différents 12 Hulfeld F., Spescha, A., Wörter, M. (2024): Funding R&D Cooperation Between Firms and Universities – The Effectiveness of the Innosuisse Model. KOF Working Paper 23/57 PL 13603 stades de développement du projet d’innovation : de l'étude de faisabilité au projet pilote financé par l'OPI, jusqu'au financement de la R&D par Innosuisse lorsque le projet atteint une certaine maturité. Si le projet aboutit à un produit commercialisable, l’entreprise pourra ensuite bénéficier des solutions de soutien du FIF et de la FAE pour son industrialisation et sa mise sur le marché. 4.4. Accompagnement des start-up des sciences de la vie au sein du Campus Biotech Le secteur des sciences de la vie, dans lequel Genève bénéficie d’avantages compétitifs indéniables, notamment grâce à son écosystème scientifique et académique d’excellence et à ses infrastructures de pointe, représente un véritable moteur pour le développement économique de Genève. Dans cette perspective, il est impératif pour le canton de tirer pleinement parti des opportunités offertes par le Campus Biotech, en soutenant la conversion de la recherche académique en applications pratiques dans le monde des affaires. Cela passe principalement par la création d’espaces propices à la collaboration, aux interactions directes et aux échanges d’idées. Le Campus Biotech s’apprête à accueillir un nouveau bâtiment courant 2025 (B4), renforçant ainsi son rôle de pôle international dans les domaines des neurosciences, des sciences de la vie et de l’intelligence artificielle. En partenariat avec un prestataire privé d’infrastructures (laboratoires partagés), le but est de créer un véritable écosystème de start-up au sein du campus. Ce partenaire privé occupera entre 4 et 5 étages sur les 9 que comptera le nouveau bâtiment, offrant des espaces de travail et de recherche à la pointe de la technologie. Cette nouvelle infrastructure destinée au secteur des sciences de la vie aura pour effet de créer une nouvelle attractivité pour les entreprises du domaine, que le dispositif de soutien doit pouvoir accompagner afin de maximiser l’effet de levier économique d’une telle infrastructure. Dans le cadre de ce nouveau bâtiment, qui offre des infrastructures de laboratoires mutualisés, une prestation d’accompagnement et de coaching délivrée par la FONGIT sera mise sur pied dès 2026, afin que les start-up et les entreprises du secteur puissent profiter au mieux de ces nouvelles infrastructures de pointe. La FONGIT sera au centre de l'animation de ce nouvel écosystème, avec pour mission de faciliter l'arrivée de nouvelles start-up et d’encourager les collaborations entre ces jeunes entreprises, les chercheurs des plateformes du PL 13603 24/57 Campus Biotech et les entreprises déjà présentes. Son rôle clé consistera à fédérer les acteurs et les initiatives visant à stimuler l'innovation, tout en créant une véritable vie de campus et un environnement dynamique où startup, chercheurs et entreprises interagiront quotidiennement pour développer des projets d'envergure. Cet essor renforcera également l'attractivité du Campus Biotech pour d'autres entreprises locales et internationales qui, si elles s’installent dans ces nouvelles infrastructures, pourront développer leurs activités dans un environnement dynamique, générant ainsi de l'innovation, notamment dans les domaines des neurosciences, des sciences de la vie et de l'intelligence artificielle. L’ambition de ce projet est de faire du Campus Biotech un véritable centre interdisciplinaire et collaboratif, avec une forte concentration de savoir-faire technologique. Ce cadre unique attirera des talents et des entreprises de différents horizons, consolidant Genève comme un centre de référence en innovation scientifique et technologique. 5. Requalification des fonds alloués par l’Etat à la FONGIT Le projet de développement du dispositif nécessite une augmentation budgétaire pour le financement des nouvelles prestations de soutien et d’accompagnement en faveur des entreprises qui seront confiées par l’Etat à la FONGIT. L’essor des prestations demandées à la FONGIT, qui vient s’ajouter à celles qu’elle a reprises de la Fondation Eclosion au 1er janvier 2021, suite à l’entrée en vigueur de la loi 12645, est l’occasion de requalifier la nature des montants qui lui sont alloués au regard de la LIAF. En effet, ces derniers, qui pouvaient être qualifiés jusqu’à présent comme des aides financières, doivent dorénavant être qualifiés d’indemnités au sens de l’article 2, alinéa 2 LIAF, destinées à lui permettre de compenser les charges financières découlant de tâches confiées par l’Etat. 6. Budget prévisionnel Le tableau ci-après présente les projections budgétaires pour la période 2025 à 2027, conformément au projet de développement du dispositif de soutien aux entreprises présenté à la section 4 : 25/57 PL 13603 2025 2026 2027 Fonds de soutien à l’innovation Capital du fonds 1 000 000 2 000 000 2 000 000 Coûts de fonctionnement du fonds 300 000 300 000 300 000 Financement de projets pilotes 125 000 250 000 250 000 Accompagnement pour le montage de projets Innosuisse 200 000 200 000 200 000 Soutien aux acteurs du secteur des sciences de la vie 500 000 500 000 Total 1 625 000 3 250 000 3 250 000 Le présent projet de loi engendre une subvention supplémentaire sur la période 2025-2027 de 8 125 000 francs, à raison de 6 900 000 francs pour la FONGIT et de 1 225 000 francs pour l’OPI. Au bénéfice de ces explications, nous vous remercions de réserver un bon accueil au présent projet de loi. Annexes : 1) Préavis financier 2) Planification des charges et revenus de fonctionnement découlant du projet 3) Tableau comparatif 4) Contrat de prestations 2024-2027 entre l’Etat de Genève et la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (FONGIT) 5) Contrat de prestations 2024-2027 entre l’Etat de Genève et l’Office de promotion des industries et des technologiers (OPI) Annexes consultables sur Internet : Annexes aux contrats de prestations FONGIT et OPI P L 1 3 60 3 2 6/5 7 ANNEXE 1 27 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 28 /5 7 ANNEXE 2 N o u v e a xu c o ntr ats d e p r se t ati o sn ( n o u v e a u) 1 L e s n o vu e a u x c o ntr at s d e pr e st ati o n s 02 42 - C e n o vu el arti cl e e st d e sti n é à cl arifi er l e s ort 02 72 c o n cl u s e ntr e l’ Et at et l'O ffi c e d e d e s d e u x c o vn e nti o n s sig n é e s e ntr e l’ Et at et pr o m oti o n d e s i n d u stri e s et d e s t e ch n ol go i e s l’O P I et e ntr e l’ Et at et l a F O N G IT va a nt l a ( O P I) l e1 2 f vé ri er 02 52 , ai n si q u’ e ntr e l’ Et at pr é s e nt e m o difi c ati o n d e l a l oi 1 3 73 0 , q ui o nt et l aF o n d ati o ng e n ve oi s e p o ur l'i n n vo ati o n ét é r e m pl a c é e s p ar deux n o vu ell e s t e ch n ol go i q u e( F O N G IT ) , l e 82 f vé ri er 02 52 , c o vn e nti o n s sig n é e s e n 02 52 . s o nt r atifi é s.I l s r e m pl a c e nt l e s c o ntr at s d e pr e st ati o n s m e nti o n n é s à l’ arti cl e1 c o n cl u s e ntr e l’ Et at et c e s d e u xb é n éfi ci air e s. 2 C e s d e u x n o vu e a u x c o ntr at s s o nt a n n e x é s à l a pr é s e nt e l oi. Art.2 I n d me nité s Art.2 , al.1 , l ettr eb ( n o u v ell e t e n e ur) , l ettr e L e s i n d e m nit é s s u p pl é m e nt air e s all o u é e s p er m ettr o nt à l’O P I d e s o ut e nir dir e ct e m e nt c ( n o u v e ll e) 1 L ' Et at v er s e s o u s l a f or m e d'i n d e m nit é s d e 1 L ' Et at v er s e s o u s l a f or m e d'i n d e m nit é s d e l e s P M E e n fi n a çn a nt l e s hp a s e s d’ ét u d e s d e f o n cti o n n e m ent a u s e n s d e l' arti cl e 2 d e l a l oi f o n cti o n n e m e nt a u s e n s d e l' arti cl e 2 d e l a l oi f ai s ba ilit é o u l a r é ali s ati o n d’i n st all ati o n s s ur l e s i n d e m nit é s et l e s ai d e s fi n a n ci èr e s, d u s ur l e s i n d e m nit é s et l e s ai d e s fi n a n ci èr e s, d u pil ot e s. Art.1 A e nt air se d es o uti e n a xu L a l oi a c c or d a nt d se i n d me nité s à d se L a t e n e ur d e l’i ntit ul é d e l a l oi e st m o difi é e or g a nis m se d e s o uti e n a xu e ntr pe ris se afi n d e t e nir c o m pt e d e l a r e q u alifi c ati o n d e p o ur l se a n én se 2 0 2 4 à 2 0 2 7 : a) l a l’ ai d e fi n a n ci èr e a c c or d é e à l a F O N G IT e n F o n d ati o n 'd ai d e a xu e ntr ep ris se (F EA ) b) i n d e m nit é. l a F o n d ati o n g e n e v ois e p o ur l' i n n o v ati o n t e hc n ol o giq u e (F O N G IT ) c) ’lO ff i c e d e p r mo oti o n d se i n d su tri se et d se t e hc n ol o gi se (O P I ) C mo m se L oi a c c or d a nt d se i n d me nité s et u n e ai d e f i n a n ciè r e d e f o n cti o n n me e nt à d se or g a nis m se d e s o uti e n a xu e ntr pe ris se p o ur l se a n én se 2 0 2 4 à 2 0 2 7 : a) l a F o n d ati o n 'd ai d e a xu e ntr pe ris se (F EA ) b) l a F o n d ati o n g e n e v ois e p o ur l' i n n o v ati o n t e hc n ol o giq u e (F O N G IT ) c) ’lO ff i c e d e p r mo oti o n d se i n d su tri se et d se t e hc n ol o gi se (O P I ) Art.1 C o ntr ats d ep r se t ati o sn o u v ell e t e n e ur or g a nis m N o dif i a ntl a l oi 1 3 3 7 0 a c c or d a nt d se i n d me nité s et u n e ai d ef i n a n ciè r e d ef o n cti o n n me e ntà d se e ntr pe ris se p o ur l se a n én se 2 0 2 4 à 2 0 2 7 : t a bl e a u c mo p ar atif A n ci e n n e t e n e ur PL m 1 29 /5 7 P L 1 3 60 3 ANNEXE 3 15 d é c e mb r e 02 0 5 , u n m o nt a nt: b ) à l'O ffi c e d e pr o m oti o n d e s i n d u stri e s et d e s t e ch n ol go i e s(O P I) d e : 1 4 0 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 42 1 4 0 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 52 1 4 0 0 0 0 0 fr a n c s e n02 2 6 1 4 0 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 72 15 d é c e mb r e 02 0 5 , u nm o nt a nt: b ) à l'O ffi c e d e pr o m oti o n d e s i n d u stri e s et d e s t e ch n ol go i e s(O P I) d e : 1 4 0 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 42 1 7 52 0 0 0 fr a n c s e n 02 52 1 8 5 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 2 6 1 8 5 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 72 c) à l a F o n d ati o n g e n ve oi s e p o ur l’i n n ov ati o n t e ch n ol go i q u e ( F O N G IT ) de : 3 06 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 42 4 9 0 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 52 64 0 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 2 6 64 0 0 0 0 0 fr a n c s e n 02 72 A uv u d e l’ a gu m e nt ati o n c o n st a nt e d u n o mb r e d e d e m a n d e s et d e s b e s oi n s va ér é s d u m ar ch é, l e s r e s s o ur c e s a ct u ell e s all o u é e s a u F o n d s d’i n n vo ati o n d e l a F O N G IT ( F IF ) ( 1 milli o n HC F p ar a n d e l’ Et at) n e s uffi s e nt pl u s. L ’ a gu m e nt ati o n d e l’i n d e m nit é q ui l ui e st all o u é e e st ai n si n é c e s s air e afi n d e l ui p er m ettr e d e r é p o n dr e a u x b e s oi n s d u L e d vé el o p p e m e nt d e s pr e st ati o n s d e s o uti e n et d’ a c c o m p ga n e m e nt des e ntr e pri s e s c o nfi é e s p ar l’ Et at à l a F O N G IT , q ui v i e nt s’ ja o ut er a u x pr e st ati o n s d jé à r e pri s e s p ar l a f o n d ati o n à l a s uit e d e l a di s s ol uti o n d e l a f o n d ati o n E cl o si o n e n s e pt e mb r e 02 2 3, n é c e s sit a nt u n e a gu m e nt ati o n d u b u gd et q ui l ui e st all o u é, e st l’ o c c a si o n d e r e q u alifi er l a n at ur e d e c e s d er ni er s . E n eff et, c e s m o nt a nt s n e c o n stit u e nt p l u s u n e ai d e fi n a n ci èr e c o m m e pr é c é d e m m e nt r et e n u d a n s l a l oi 1 3 73 0 , m ai s u n e i n d e m nit é a u s e n s d e l’ arti cl e 2 ali n é a 2 L IA F d e sti n é e à l ui p er m ettr e de c o m p e n s er l e s ch arg e s fi n a n ci èr e s d é c o ul a nt d e tâ ch e s c o nfi é e s p ar l’ Et at. A fi n d e p er m ettr e u n m eill e ur fi n a n c e m e nt d e s pr jo et s d’i n n vo ati o n p ort é s p ar d e s P M E i n d u stri ell e s dans des st a d e s de d vé el o p p e m e nt pl u s va a n c é s, il e st pr vé u d e r e nf or c er l e s pr e st ati o n s d e l’O P I e n y d é di a nt u n e r e s s o ur c e s u p pl é m e nt air e d e sti n é e à a c c o m p ga n er l e sP M E d a n s l e ur d e m a n d e d e fi n a n c e m e nt a u pr è s d’I n n o s ui s s e. 2 P L 1 3 60 3 30 /5 7 fr a n c s e n 02 fr a n c s e n 02 fr a n c s e n 02 fr a n c s e n 02 42 52 26 72 2 D a n s l a m e s ur e ùo l' ai d e fi n a n ci èr e n' e st a c c or d é e q u' à titr e c o n diti o n n el a u s e n s d e l' arti cl e 52 d e l a l oi s ur l e s i n d e m nit é s et l e s ai d e s fi n a n ci èr e s, d u 1 5 d é c e mb r e 02 0 5 , s o n m o nt a nt f ait l' bo j et d' u n e cl a u s e u nil at ér al e d u c o ntr at d e pr e st ati o n s. C ett e cl a u s e p e ut ê tr e m o difi é e p ar d é ci si o n d u C o n s eil d' Et at d a n s 3 06 0 0 0 0 3 06 0 0 0 0 3 06 0 0 0 0 3 06 0 0 0 0 Art.3 Ai d ef i n a n ciè r e Art.3 ( a br o ég ) 1 L ’ Et at v er s e à l a F o n d ati o n g e n ve oi s e p o ur l’i n n ov ati o n t e ch n ol go i q u e ( F O N G IT ) , s o u s l a f or m e d’ u n e ai d e fi n a n ci èr e m o n ét air e d’ e x pl oit ati o n a u s e n s d e l’ arti cl e 2 d e l a l oi s ur l e s i n d e m nit é s et l e s ai d e s fi n a n ci èr e s, d u 1 5 d é c e mb r e 02 0 5 , u n m o nt a nt d e: L e m o nt a nt a c c or d é à l a F O N G IT a y a nt ét é r e q u alifi é e n i n d e m nit é s, c ett e di s p o siti o n a ét é i nt gé r é e à l’ arti cl e 2 s ur l e s i n d e m nit é s. U ne n o vu ell e pr e st ati o n, c o n si st a nt à f va ori s er l a cr é ati o n et l e d vé el o p p e m e nt d’ u n e c o m m u n a ut é d’ a ct e ur s d e l’i n n vo ati o n, n ot a m m e nt a ut o ur d u s e ct e ur d e s s ci e n c e s d e l a v i e et d u C a m p u s B i ot e ch , s er a d é s or m ai s gé al e m e nt off ert e p ar l aF O N G IT . L ’ a gu m e nt ati o n ti e nt gé al e m e nt c o m pt e d e l’ a c cr oi s s e m e nt d e s c ûo t s d e f o n cti o n n e m e nt li é s a uv ol u m e d e d o s si er s s u p pl é m ent air e s. m ar ch é et d e div er sifi er l e s t y p e s d e pr jo et s et l e s s e ct e ur s é c o n o mi q u e s s o ut e n u s. 3 31 /5 7 P L 1 3 60 3 Art.5 ( n o u v ell e t e n e ur) L e v er s e m e nt d e c e s i n d e m nit é s pr e n d fi n à L a t e n e ur d e l a di s p o siti o n e st m o difi é e afi n l' é ch é a n c e d e l' e x er ci c e c o m pt ba l e 02 72 . d e t e nir c o m pt e d e l a r e q u alifi c ati o n d e l’ ai d e fi n a n ci èr e a c c or d é e à l a F O N G IT en L ' arti cl e9 d e l a pr é s e nt e l oi e st r é s erv é. i n d e m nit é. Art.6 , p h r sa e i ntr o d u cti v e( n o u v ell e t e n e ur) C e s i n d e m nit é s d oiv e nt p er m ettr e: Art.5 D uré e L e v er s e m e nt d e c e s i n d e m nit é s et d e c ett e ai d e fi n a n ci èr e pr e n d fi n à l' é ch é a n c e d e l' e x er ci c e c o m pt ba l e 02 72 . L ' arti cl e 9 d e l a pr é s e nt e l oi e st r é s erv é. Art.6 B ut C e s i n d e m nit é s et c ett e ai d e fi n a n ci èr e d oiv e nt p er m ettr e: )a à l a F A E d e f o ur nir l e s pr e st ati o n s d e c a uti o n n e m e nt, d' va a n c e d e li q ui dit é s, d e pri s e d e p arti ci p ati o n s et d e fi n a n c e m e nt d e L a t e n e ur d e l a di s p o siti o n e st m o difi é e afi n d e t e nir c o m pt e d e l a r e q u alifi c ati o n d e l’ ai d e fi n a n ci èr e a c c or d é e à l a F O N G IT en i n d e m nit é. Art.4 ( n o u v ell e t e n e ur) C e s i n d e m nit é s s o nt i n s crit e s a u b u gd et L e m o nt a nt d e s i n d e m nit é s all o u é e s à l’O P I et a n n u el d e l' Et at v ot é p ar l e G r a n d C o n s eil à l a F O N G IT a y a nt ét é a gu m e nt é, l e m o nt a nt p o ur l e s e x er ci c e s 02 42 à 02 72 s o u s l e a n n u el i n s crit a u b u gd et d e l’ Et at d oit ê tr e pr go r a m m e L 0 3 « P r o m oti o n é c o n o mi q u e et a d a pt é e n c o n s é q u e n c e. t o uri s m e » , p o ur u n m o nt a nt d e 1 0 0 0 0 0 0 0 d e fr a n c s p o ur 02 42 , d e1 1 6 52 0 0 0 d e fr a n c s e n 02 52 , d e1 3 52 0 0 0 0 d e fr a n c s e n 02 2 6 et d e 1 3 52 0 0 0 0 d e fr a n c s e n 02 72 et s o u s l e s r bu ri q u e s s uiv a nt e s : )a pr jo et S 1 8 0 9 4 0 0 0 0 p o ur l'i n d e m nit é e n f va e ur d e l a F o n d ati o n d' ai d e a u x e ntr e pri s e s ( F A )E ; b ) pr jo et S 1 8 1 0 5 0 0 0 0 p o ur l'in d e m nit é e n f va e ur d e l'O ffi c e d e pr o m oti o n d e s i n d u stri e s et d e s t e ch n ol go i e s (O P I) ; )c pr jo et S 1 8 0 9 8 0 0 0 0 p o ur l’i n d e m nit é e n f va e ur d e l a F o n d ati o n g e n ve oi s e p o ur l'i n n vo ati o n t e ch n ol go i q u e ( F O N G IT ) . Art. 4 P r o gr ma m e C e s i n d e m nit é s et c ett e ai d e fi n a n ci èr e s o nt i n s crit e s a u b u gd et a n n u el d e l' Et at v ot é p ar l e G r a n d C o n s eil p o ur l e s e x er ci c e s 02 42 à 02 72 s o u s l e pr go r a m m e L 0 3 « P r o m oti o n é c o n o mi q u e et t o uri s m e » , p o ur u n m o nt a nt a n n u el d e 1 0 0 0 0 0 0 0 d e fr a n c s et s o u s l e s r bu ri q u e s s uiv a nt e s : )a pr jo et S 1 8 0 9 4 0 0 0 0 p o ur l'i n d e m nit é e n f va e ur d e l a F o n d ati o n d' ai d e a u x e ntr e pri s e s ( F A )E ; b ) pr jo et S 1 8 1 0 5 0 0 0 0 p o ur l'i n d e m nit é e n f va e ur d e l'O ffi c e d e pr o m oti o n d e s i n d u stri e s et d e s t e ch n ol go i e s (O P I) ; )c pr jo et S 1 8 0 9 8 0 0 0 0 p o ur l' ai d e fi n a n ci èr e e n f va e ur d e l a F o n d ati o n g e n ve oi s e p o ur l'i n n vo ati o n t e ch n ol go i q u e( F O N G IT ) . l e s c a s v i s é s p ar l' arti cl e 9 , ali n é a 2, d e l a pr é s e nt e l oi. 4 P L 1 3 60 3 3 2/5 7 C o ntr ôl e i nt er n e R el ati o n a v e c l e v ot e d u b u d g et ( n o u v ell e t e n e ur) 1 C e s i n d e m nit é s et c ett e ai d e fi n a n ci èr e n e s o nt a c c or d é e s q u' à l a c o n diti o n et d a n s l a m e s ur e d e l' a ut ori s ati o n d e d é p e n s e o ctr o y é e p ar l e G r a n d C o n s eil a u C o n s eil d' Et at d a n s l e c a dr e d uv ot e d ub u gd et a n n u el. 2 S i l' a ut ori s ati o n d e d é p e n s e n' e st p a s Art. 9 L a t e n e ur d e l a di s p o siti o n e st m o difi é e afi n d e t e nir c o m pt e d e l a r e q u alifi c ati o n d e l’ ai d e fi n a n ci èr e a c c or d é e à l a F O N G IT en i n d e m nit é. Art. 9 ( n o u v ell e t e n e ur) 1 C e s i n d e m nit é s n e s o nt a c c or d é e s q u' à l a c o n diti o n et d a n s l a m e s ur e d e l' a ut ori s ati o n d e d é p e n s e o ctr o y é e p ar l eG r a n d C o n s eil a u L a t e n e ur d e l a di s p o siti o n e st m o difi é e afi n C o n s eil d' Et at d a n s l e c a dr e d u v ot e d u d e t e nir c o m pt e d e l a r e q u alifi c ati o n d e l’ ai d e fi n a n ci èr e a c c or d é e à l a F O N G IT en b u gd et a n n u el. i n d e m nit é et d e l’ ba r go ati o n d e l’ arti cl e 3. 2 S i l' a ut ori s ati o n d e d é p e n s e n' e st p a s o ctr o y é e o u q u' ell e n e l' e st q u e p arti ell e m e nt, Art. 8 ( n o u v ell e t e n e ur) L e s b é n éfi ci air e s d e c e s i n d e m nit é s d oiv e nt L e s b é n éfi ci air e s d e c e s i n d e m nit é s et d e r e s p e ct er l e s pri n ci p e s r el atif s a u c o ntrô l e c ett e ai d e fi n a n ci èr e d oiv e nt r e s p e ct er l e s i nt er n e prév u s p ar l a l oi s ur l a g e sti o n pri n ci p e s r el atif s a u c o ntrô l e i nt er n e pr vé u s a d mi ni str ativ e et fi n a n ci èr e d e l’ Et at, d u 4 p ar l a l oi s ur l a g e sti o n a d mi ni str ativ e et o ct bo r e 02 1 3. fi n a n ci èr e d e l’ Et at, d u4 o ct bo r e 02 1 3. Art. 8 m a n d at s d' a c c o m p ga n e m e nt, d' a u dit et d’ e x p erti s e s; b ) à l'O P I d e pr o m o vu oir l e s i n d u stri e s, l e s t e ch n ol go i e s et l'i n n vo ati o n e n f va e ur d e s p etit e s et m o y e n n e s e ntr e pri s e s ( P M )E , d e s o ut e nir l e s pl at ef or m e s d e pr o m oti o n s e ct ori ell e et d' a c c o m p ga n e m e nt et d' ét ba lir d e s li e n s e ntr e l e s e ntr e pri s e s et l e s h a ut e s é c ol e s; c) à l a F O N G IT d e s o ut e nir l a cr é ati o n et l e d vé el o p p e m e nt d e pr jo et s d' e ntr e pri s e s( st art u )p à h a ut e v al e ur ja o ut é e, n ot a m m e nt d a n s l e d o m ai n e d e s t e ch n ol go i e s m é di c al e s, d e s t e ch n ol go i e s d e l'i nf or m ati o n et des t él é c o m m u ni c ati o n s, des t e ch nol go i e s r el ativ e s à l'i gn é ni eri e ai n si q u e d e s s ci e n c e s d e l av i e. 5 3 3/5 7 P L 1 3 60 3 o ctr o y é e o u q u' ell e n e l' e st q u e p arti ell e m e nt, l e C o n s eil d' Et at d oit a d a pt er e n c o n s é q u e n c e l e m o nt a nt d e s i n d e m nit é s et d e l' ai d e fi n a n ci èr e a c c or d é e s c o nf or m é m e nt a u x arti cl e s 2, ali n é a 2, et 3, ali n é a 2, d e l a pr é s e nt e l oi. l e C o n s eil d' Et at d oit a d a pt er e n c o n s é q u e n c e le m o nt a nt d e s i n d e m nit é s a c c or d é e s c o nf or m é m e nt à l’ arti cl e 2, ali n é a 2 d e l a pr é s e nt e l oi. 6 P L 1 3 60 3 34 /5 7 35 /5 7 P L 1 3 60 3 ANNEXE 4 P L 1 3 60 3 3 6/5 7 37 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 38 /5 7 39 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 4 0 /5 7 4 1 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 4 2/5 7 4 3/5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 4 4 /5 7 4 5 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 4 6/5 7 4 7 /5 7 P L 1 3 60 3 ANNEXE 5 P L 1 3 60 3 4 8 /5 7 4 9 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 5 0 /5 7 5 1 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 5 2/5 7 5 3/5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 5 4 /5 7 5 5 /5 7 P L 1 3 60 3 P L 1 3 60 3 5 6/5 7 5 7 /5 7 P L 1 3 60 3