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Statut: Traité

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Résumé

1. Le titre du projet est "Projet de loi relatif à la répartition des places de stationnement en ville". La référence exacte est "PL 2022-XXX". 2. L'objectif principal du projet de loi est d'améliorer l'accessibilité aux places de stationnement en ville pour les usagers de deux-roues motorisés, en rendant obligatoire la répartition équitable des places entre les deux-roues motorisés et les voitures. 3. Les modifications législatives proposées incluent l'amendement du code de l'urbanisme et du code de la route pour rendre obligatoire la répartition équitable des places de stationnement en ville, ainsi qu'une nouvelle loi spécifique sur les places de stationnement des deux-roues motorisés. 4. Les discussions ou avis exprimés dans le document indiquent que l'ensemble des usagers des deux-roues motorisés (majorité) sont favorables à cette mesure, alors que la Fondation des parkings a fait savoir qu'elle est en faveur de l'abonnement pour les deux-roues motorisés dans les parkings publics. 5. Les implications principales du projet incluent une meilleure circulation pour les usagers des deux-roues motorisés, ainsi qu'une possible augmentation des coûts de stationnement en ville.

Texte extrait

GRAND CONSEIL

P 2149-A

de la République et canton de Genève

Date de dépôt : 15 août 2023

Rapport
de la commission des transports chargée d’étudier la pétition :
Non au parking payant pour les deux-roues motorisés !
Rapport de Fabienne Monbaron (page 3)

ATAR ROTO PRESSE – 80 ex. – 08.23

P 2149-A

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Pétition
(2149-A)
Non au parking payant pour les deux-roues motorisés !

Sauvons nos places de parking deux-roues !
Empêchons une énième attaque contre un moyen de déplacement qui
représente une solution et non un problème !
Depuis fin 2021, la tolérance de parcage des deux-roues motorisés (2RM)
sur les trottoirs a été supprimée.
Malgré une campagne de sensibilisation qui précisait que les places 2RM
resteraient gratuites, l’Etat a la volonté sournoise de rendre ces places
payantes.
En effet, dans le Plan d’actions du stationnement 2020-2025, approuvé par
le Conseil d’Etat le 29 juin 2022 et mis en consultation jusqu’au 21 septembre
2022, il est précisé à l’action 12 : « Examiner la pertinence de limiter la durée
de stationnement des 2RM sur voirie ainsi que la tarification des places ». Ne
soyons pas dupes, en rendant les places de parking 2RM payantes, la
volonté cachée est bien d’opprimer ce moyen de transport. Ce document
est consultable sur le site de l’Etat*.
Il est incompréhensible que l’Etat s’acharne sur les 2RM, au vu de leur
apport en termes de fluidité du trafic, de leur taux d’occupation minimum de
50%, de leur occupation au sol d’à peine 1/5 de celle d’une voiture et, de plus,
de sa future électrification (on estime que, dans 10 ans, au minimum 50% du
parc sera électrique).
L’Etat devrait conserver le stationnement gratuit pour les 2RM, plutôt que
de brimer ce moyen de transport qui répond bien aux usages et à la topologie
de notre canton.
N.B. 1 signature1
M. Yves Menoud
Chemin des Troènes 9
1213 Petit-Lancy

*
1

https://www.ge.ch/document/plan-actions-du-stationnement-2020-2025
Pour information, la pétition est en outre munie de 3300 signatures électroniques.

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Rapport de Fabienne Monbaron
La commission des transports s’est réunie à trois reprises pour étudier la
pétition 2149. Les séances ont été présidées par M. Thomas Wenger. Ont
assisté à tout ou partie des travaux : MM. Nicolas Fournier, secrétaire général
adjoint (DI), et David Favre, directeur général (OCT-DI). Les procès-verbaux
ont été tenus par Mme Lara Tomacelli, qu’elle en soit ici remerciée.
Audition de M. Yves Menoud, pétitionnaire
M. Menoud informe que cette pétition a été déclenchée par le document du
Conseil d’Etat mis en consultation, notamment l’action numéro 12 sur la durée
des stationnements et la tarification des places. Il ajoute que l’interdiction de
stationnement sur les trottoirs a été instaurée en 2021 pour les deux-roues
motorisés et il pense qu’il serait bon qu’il en aille de même de l’ensemble des
véhicules. Il rappelle alors que de nombreuses personnes viennent en ville en
deux-roues, notamment pour des raisons financières. Il ajoute que la plupart
des parkings ne prévoient pas de places pour les deux-roues motorisés et il
pense qu’il est nécessaire de prendre en compte cette réalité, ce d’autant plus
que le parc va évoluer au cours des dix prochaines années avec de plus en plus
de véhicules électriques. Il ne comprend pas l’acharnement sur ce mode de
transport qui crée de la fluidité contrairement aux voitures. Il indique que cette
pétition a pour but de rappeler au Grand Conseil de rester vigilant à ces
différents points. Il précise encore avoir réuni ces 3000 signatures en cinq
semaines, ce qui lui semble éloquent.
Discussion et questions des députés
Un député S demande si les deux-roues motorisés représentent également
un problème selon les pétitionnaires. Il demande si une différence peut être
faite avec le vélo électrique. M. Menoud répond que les deux-roues motorisés
permettent de fluidifier le trafic puisqu’ils prennent moins de place que les
voitures. Il ajoute que les motos peuvent créer du bruit, ce qui est vrai pour
l’ensemble des véhicules.
Le député S remarque que le vélo électrique représente un meilleur choix
sous l’angle environnemental et sous l’angle du bruit. M. Menoud répond que
le vélo électrique est une solution, mais que ce n’est pas la seule. Il rappelle
que 100 000 personnes viennent travailler à Genève depuis le canton de Vaud
et la France voisine et que tout le monde ne peut pas venir à vélo ou en train.
Il pense qu’il ne faut pas stigmatiser les deux-roues motorisés dont le parc va

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encore évoluer. Il ajoute que la police devrait faire son travail pour les
véhicules trop bruyants.
Un député PLR déclare que l’espace public est à tout le monde. Il
mentionne qu’une voiture qui se parque paie l’utilisation de son espace et il
observe que la disparition de cette place implique une perte de rentrée
financière. Il ajoute que l’on peut développer ce principe en réfléchissant aux
vélos qui devraient également payer leur utilisation de l’espace public. Il
remarque qu’il est également possible de réfléchir à un autre paradigme en
augmentant le nombre de places des deux-roues, quels qu’ils soient.
M. Menoud répond que les deux-roues motorisés paient déjà des taxes. Il
ajoute être en faveur de l’égalité de traitement. Il pense, cela étant, que la police
devrait faire respecter les normes et la loi tant pour les vélos que pour les
deux-roues motorisés.
Une députée LC demande si le Conseil d’Etat propose ces mesures du fait
de l’occupation de l’espace. M. Menoud répond que le document du Conseil
d’Etat fait 60 pages et qu’il en comprend que le but est de diminuer le trafic en
ville. Il ajoute que c’est effectivement l’utilisation du domaine public dont il
est question avec les mesures concernant les deux-roues motorisés.
La députée LC pense donc que l’espace public devrait être payant pour
tous, qu’il s’agisse de vélos, de motos ou de voitures.
Une députée PLR relève qu’il y a 60 000 immatriculations de deux-roues
motorisés et elle demande si M. Menoud sait combien il y a de places
disponibles pour eux à Genève. M. Menoud estime qu’il y a 25 000 places dont
environ 1000 payantes dans certains parkings, mais que tous n’ont pas été
conçus pour abriter des deux-roues motorisés.
Un député UDC demande selon quelles statistiques il est possible de
prétendre que le parc motorisé sera complètement changé dans dix ans.
M. Menoud répond que les deux-roues électriques existent déjà, notamment au
Japon. Il rappelle que les deux-roues motorisés se renouvellent tous les cinq
ans.
Le député UDC en prend note, mais il se demande si le prix de ces véhicules
ne pourrait pas être un frein. M. Menoud répond que les modèles chinois se
montent à 3000 francs. Il ne croit pas que les petites cylindrées coûteront plus
cher.
Un député S rappelle qu’il y a une logique dans les politiques publiques
développées, notamment la promotion des moyens de déplacement doux. Il
mentionne que privilégier le vélo s’inscrit dans cette logique qui semble
souhaitable pour la collectivité. Il regrette également qu’il n’y ait pas assez
d’arceaux pour les vélos. Il demande ce qui a été fait pour récupérer des places

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de stationnement pour les voitures pour en faire des places de stationnement
pour les motos. Il craint qu’à terme, il ne soit plus possible de se déplacer à
Genève si rien n’est fait.
M. Menoud répond qu’il ne faut pas opposer les gens et les modes de
déplacement. Il ajoute être confronté tous les jours à des cyclistes en tant que
piéton. Il remarque que les vélos impliquent également une pollution, puisque
les pneus et l’acier sont produits. Il pense qu’il est nécessaire de réfléchir de
manière harmonieuse et complémentaire.
Une députée Ve demande quel est le lien entre l’étude sur la pertinence
d’une tarification éventuelle et une oppression organisée. M. Menoud répond
que ce texte de proposition mis en consultation laisse entendre une inévitable
oppression.
Discussion interne
Diverses propositions d’auditions sont formulées : M. Dal Busco,
conseiller d’Etat chargé de la mobilité, le TCS, l’association
Generations2Motards qui est le plus grand représentant d’usagers de
deux-roues, M. Christian Lüscher, conseiller national, l’association Rue de
l’Avenir et la Fondation des parkings.
Seule l’audition de Generations2Motards est acceptée par :
Oui :
8 (2 MCG, 1 UDC, 3 PLR, 2 PDC)
Non :
7 (1 PLR, 2 Ve, 3 S, 1 EAG)
Abstentions : –
Audition de MM. Aristos Marcou, président, et Thierry Derobert,
secrétaire-trésorier, Generation2Motards
M. Marcou explique qu’ils ont pris connaissance de cette pétition et qu’ils
y sont favorables. En effet, elle répond parfaitement à la problématique du plan
mobilité 2030 qui souhaite rendre payantes les places de parking pour
deux-roues motorisés.
M. Derobert constate que les places de parking pour les deux-roues
motorisés sont de plus en plus limitées. Il énonce les chiffres sortis en 2022 :
215 000 véhicules quatre-roues et 60 000 véhicules deux-roues motorisés. Il
explique que les PLQ prévoient rarement ou en nombre insuffisant des places
de parking pour les deux-roues motorisés. De ce fait, ces conducteurs sont
obligés de garer leurs véhicules sur la voie publique. Il ajoute aussi que de
nombreuses professions nécessitent de se rendre sur les lieux de travail à des

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horaires auxquels il n’y a pas de possibilité d’emprunter les transports publics.
Il constate que depuis une vingtaine d’années, le nombre de voitures a diminué
(–10%), il imagine que ce report s’est fait sur les deux-roues motorisés.
Enfin, il indique que, sur le canton, il y a 35 000 places de parking pour les
voitures et 20 000 pour les deux-roues motorisés. Sur ces 35 000, seulement
5000 sont payantes pour les voitures. Pourtant, le département voudrait rendre
toutes les places des deux-roues motorisés payantes, soit 20 000. Il trouve
dommage que les deux-roues motorisés soient pénalisés alors qu’ils sont plus
compétitifs : ils consomment moins et prennent moins de place sur la route.
Pour toutes ces raisons, leur association ne peut qu’approuver cette pétition.
M. Marcou ajoute que, sur 1900 membres, 1200 sont genevois. Il explique
que, pendant de nombreuses années, beaucoup de leurs membres sont passés
de la voiture au deux-roues motorisé. Une grande partie de leurs membres sont
à la fois cyclistes et motards. En revanche, ils constatent en 2023, à la suite
d’un sondage, que 4% de leurs membres sont repassés de la moto à la voiture.
Il pense que ce phénomène va s’amplifier, car il est devenu plus simple de se
parquer en ville avec une voiture qu’avec une moto. Par exemple, en venant à
cette audition, il a fait le choix de venir en voiture, car il savait qu’il serait
difficile de trouver une place. Il a d’ailleurs observé les places aux alentours et
il n’y en avait aucune de libre sur le domaine public dans le secteur pour les
deux-roues motorisés et seulement trois dans le parking Saint-Antoine alors
qu’il n’a pas eu de difficulté à trouver une place pour sa voiture. Il trouve ce
constat inquiétant et rappelle qu’une voiture est plus polluante qu’une moto.
Discussion et questions des députés
A la question d’un député MCG de savoir si l’association a été approchée
par l’auteur de la pétition ou a participé à la pétition, M. Marcou explique que,
lorsqu’ils ont appris l’existence d’une pétition, celle-ci avait déjà été déposée
au Grand Conseil.
Le député MCG demande si l’encombrement de la circulation explique
pourquoi les gens passent aux deux-roues motorisés.
M. Marcou explique qu’ils ont au sein de leur association, chaque année,
environ 200 personnes qui les rejoignent pour passer aux deux-roues
motorisés. Il pense que cela découle du fait que les deux-roues motorisés font
gagner du temps de trajet sur les déplacements. Il précise que les chiffres sont
élevés chez eux, car ils proposent un accompagnement aux personnes
désireuses de passer leur permis.
Une députée S demande si les conditions d’adhésion à l’association sont
d’être propriétaire d’une moto au sens strict, ou si un scooter est suffisant.

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M. Marcou répond qu’il faut être propriétaire d’une moto, mais beaucoup
de leurs membres ont aussi un scooter à côté.
Une députée S se demande si les deux-roues motorisés ont tendance à
stationner en ville pour une longue durée ou plutôt à stationner une ou deux
heures et repartir.
M. Marcou explique qu’il n’est pas possible de comparer l’usage d’une
voiture à celui d’une moto. Les villes ont été conçues pour les voitures et non
pour les deux-roues (qu’ils soient motorisés ou non). Il précise que, sur le
domaine privé, les places destinées aux deux-roues ne sont en général pas
différenciées entre les deux-roues motorisés ou non. De plus, elles sont souvent
très minoritaires. C’est pourquoi l’utilisateur d’un deux-roues motorisé est
obligé de se garer soit sur les places publiques, et donc en longue durée, soit il
doit louer une place de voiture pour y stationner son deux-roues motorisé. Il
relève que 54% de leurs membres n’ont pas de place privée pour la nuit et que,
sur les 46% qui restent, plus de 80% louent un box voiture et y mettent leur
moto. Il pense que rendre les places sur la voie publique payantes serait
terrible, car les usagers de deux-roues motorisés ne pourraient tout simplement
plus en disposer.
M. Derobert ajoute que, pour le centre-ville, une autre problématique se
profile. Les places deux-roues motorisés sont suroccupées le jour et peu
occupées la nuit, ce qui montre que le transport en deux-roues motorisés est un
réel moyen de déplacement pour un bon nombre de citoyens.
Une députée S se demande si l’association confirme les prédictions d’un
parc de deux-roues motorisés électrifiés à 60% d’ici dix ans.
M. Derobert ne peut ni corroborer ni dire le contraire. Il espère que ce sera
le cas. Cependant, il relève que l’électrification des motos n’est pas encore au
point, contrairement à celle des scooters. Il rappelle aussi que l’électrification
dépend d’une place de stationnement personnelle pour recharger son véhicule.
Les places de deux-roues motorisés privées étant rares, il sera difficile de le
faire.
M. Marcou pense que la très grande majorité des personnes qui utilisent les
deux-roues motorisés, car ils leur font gagner du temps, passeront à
l’électrique. En effet, les scooters électriques sont très agréables à conduire et
sont économiquement intéressants. Toutefois, pour les longs voyages et la
circulation extra-urbaine, l’utilisation d’un deux-roues motorisé électrique
devient compliquée, car son autonomie est limitée et le temps de charge est
très long.
Une députée S demande ce que pense l’association de la création de places
deux-roues motorisés dans des parkings publics en ouvrage.

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M. Marcou n’a pas de réponse qui corresponde à un consensus global de
ses membres. Cependant, le comité y est favorable. Il rappelle que la Fondation
des parkings propose aujourd’hui un abonnement pour deux-roues motorisés à
650 francs/an grâce à leur initiative. Il pense que, dans le cas des parkings de
la fondation, cela représente un vrai bénéfice, car il y a un service proposé
(vidéosurveillance, places à l’abri) qui justifie le paiement.
M. Derobert explique qu’il est entrepreneur et roule à moto toute la journée.
Les parkings en ouvrage sont une bonne alternative, mais ils ne répondent pas
à tous les besoins. Dans son cas, lorsqu’il se déplace, il a besoin de pouvoir se
garer près de ses clients pour gagner du temps et les parkings en ouvrage sont
souvent loin. Il donne l’exemple de beaucoup d’indépendants (notamment des
peintres) qui ont troqué leur véhicule d’entreprise pour un scooter. Celui qui
se déplace d’un point A à un point B à horaire fixe peut se déplacer en
transports publics. En revanche, celui qui a besoin de se déplacer à des horaires
de tout ordre ne peut le faire.
Une députée PLR observe que le département avait établi une consultation
sur un règlement relatif aux places de stationnement sur fonds privés. Elle
relève que la réalisation du nombre de places pour 100 m2 variait en fonction
des secteurs. Par exemple, pour les voitures sur les zones I à III, le ratio est au
maximum de 0,55, tandis que pour les deux-roues motorisés il est de 0,08. Elle
demande si l’association a été approchée dans le cadre de cette consultation.
M. Marcou répond que l’association était régulièrement contactée par le DI
jusqu’en 2019. La dernière séance à laquelle ils ont été conviés date du
26 septembre 2019. Il indique toujours attendre le PV s’y référant. Depuis, ils
n’ont plus aucun contact avec le département.
M. Derobert ajoute que, puisqu’il y a un deux-roues motorisé pour quatre
voitures, il manque 0,18 place par 100 m2. Les deux-roues motorisés sont donc
encore sous-estimés.
M. Marcou explique qu’ils avaient une bonne dynamique avec le
département avant leur dernière séance. Toutefois, lors de la séance de
septembre 2019, ils avaient soulevé le manque de place pour les deux-roues
motorisés, mais il leur avait été indiqué qu’il y avait un meilleur ratio de places
pour les deux-roues motorisés que pour les voitures. Il le conçoit, mais il avait
déjà attiré l’attention du département sur le fait que, contrairement aux
voitures, sur les fonds privés, les deux-roues motorisés n’ont pas de places. Il
apprécie que la problématique soit à nouveau relevée.
Un député MCG demande si l’association connaît le leitmotiv du DI, qui
est de pacifier la circulation et le stationnement en ville. Il demande ce qu’en
pense l’association, puisqu’il comprend que le département a choisi de rendre

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les places pour deux-roues motorisés payantes sans jamais en avoir parlé avec
les intéressés. Il relève aussi que les places seraient payantes uniquement pour
les deux-roues motorisés électriques alors que les vélos-cargos prennent
encore plus de place sur la route.
M. Marcou pense, à titre personnel, que si pacifier veut dire discuter avec
des gens qui sont d’accord avec eux, le mot « pacifier » est adéquat. En
revanche, s’il s’agit de pacifier dans le sens d’atteindre un consensus, cela n’est
pas le cas. Au sujet des vélos, il réitère le fait que ses membres pratiquent aussi
le vélo. Il est pour que les vélos et vélos-cargos aient des solutions, mais pas
au détriment d’autres modes de transport.
M. Derobert relève que, depuis cinq ans, tous les utilisateurs des voiries
sont montés les uns contre les autres. Dans la réalité, il pense que chacun est
de temps en temps cycliste, de temps en temps piéton, de temps en temps
automobiliste et, peut-être, de temps en temps motard. Il pense que beaucoup
d’individus sont multimodaux et il aimerait que la politique des transports
cesse de monter les divers usagers les uns contre les autres. Ils n’ont pas d’avis
politique, car ils sont une association. Il pense que chacun devrait pouvoir
utiliser le meilleur moyen de transport qu’il a pour se déplacer selon ce qui est
nécessaire.
M. Marcou regrette l’effet pervers que cela engendre. Il prend pour
exemple l’encadrement d’évènements cyclistes comme le Grand Prix de
Lancy, le Cycle Tour ou le Grand Prix de la Montagne qui sont encadrés par
Generation2Motards. Il explique que, par le passé, il mettait trois jours à
trouver des volontaires. Depuis les velléités qui opposent cyclistes et motards,
il met un mois. Il pense que c’est le résultat de la politique tenue ces dernières
années.
Un député PLR rejoint en partie l’opinion des auditionnés. Il a lui-même
arrêté d’utiliser sa voiture, car elle ne lui permettait plus de se déplacer
aisément. Il a entendu qu’il faudrait 80 000 places en plus des 20 000 existantes
pour les deux-roues motorisés afin de résoudre tous les problèmes. Il demande
aux auditionnés si ce chiffre leur semble correct. Il se demande si un tel chiffre
ne s’explique pas par la venue de pendulaires.
M. Derobert précise qu’ils ont dans leur association des membres venant
de partout et aussi de France voisine. Ils n’ont pas étudié ce qui se passait pour
les véhicules qui passent la frontière. Il y a beaucoup de quatre-roues qui
passent la frontière et sûrement beaucoup de deux-roues motorisés aussi.
Le député PLR demande si le chiffre de 80 000 leur paraît cohérent.

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M. Derobert ne peut répondre, car la circulation est variable. Il relève que,
si 5000 places de voitures étaient supprimées, il serait possible de créer
25 000 places de deux-roues motorisés.
M. Marcou pense qu’une réponse pourra être donnée le jour où des
statistiques comprenant toutes les places privées et publiques disponibles dans
le canton seront fournies.
Un député Ve explique que le plan mobilité 2030 souhaite que les places
deux-roues motorisés deviennent payantes, car chaque année il y a
5000 habitants de plus. En effet, la taille des trottoirs et la place pour les
parkings ne vont pas augmenter. Aussi, il explique que la pacification
souhaitée par le Conseil d’Etat s’explique aussi par la volonté de diminuer la
dangerosité des deux-roues motorisés. Enfin, il donne l’argument des
nuisances sonores que les deux-roues motorisés peuvent provoquer. Il ne
comprend pas pourquoi les deux-roues motorisés démarrent avant d’avoir mis
leur casque et leurs gants.
M. Marcou rappelle qu’il est prohibé par la loi de faire chauffer un véhicule
que ce soit une moto ou une voiture. Il relève cependant que, contrairement à
une croyance commune, les moteurs électriques accélèrent plus fort que les
moteurs thermiques. Aussi, il indique que la pétition déposée a récolté sur
internet 3300 signatures en un mois alors qu’une pétition sur les nuisances liées
au bruit en a récolté seulement 650 en deux ans. Il pense, de ce fait, que la
problématique du bruit inquiète beaucoup moins la population.
M. Derobert ajoute que beaucoup s’attaquent aux pots installés sur les
deux-roues motorisés comme vecteurs de bruit, mais ils oublient les variateurs
qui font énormément de bruits sur les scooters. Il explique que les
problématiques évoquées par le député Ve sont surtout liées à des problèmes
de comportement. C’est pourquoi il estime que la sensibilisation serait en
mesure de régler ces problèmes.
Un député LC demande s’il y a déjà des places pour deux-roues motorisés
payantes, à part celles en ouvrage.
M. Marcou répond qu’un de ses membres lui a envoyé la photo d’un endroit
vers La Praille où cela se pratique déjà. Il précise ne pas s’être rendu sur place
pour vérifier.
Un député LC demande si l’association s’oppose totalement à ce que des
places en extérieur deviennent payantes. Il demande ce que les auditionnés
pensent de la mise en place d’un éventuel macaron et de places macaron.
M. Derobert pense que les deux-roues motorisés sont déjà suffisamment
pénalisés pour qu’en plus ils doivent payer pour se garer à l’extérieur.

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M. Marcou estime qu’il y a deux types d’utilisateurs de deux-roues
motorisés. Il y a celui qui l’utilise parce que cela revient économiquement
moins cher et celui qui l’utilise pour le plaisir. Il pense que celui qui l’emploie
pour le plaisir reprendra sa voiture et celui qui l’emploie par besoin fera un
transfert modal vers les TPG.
Un député LC ne connaissait pas l’existence d’un abonnement au sein de
la Fondation des parkings pour les deux-roues motorisés. Il pense que cet
abonnement va pleinement dans le sens de la pacification du trafic.
M. Marcou indique que l’abonnement a été mis en place en 2017 et est de
leur initiative. Cependant, il ne pense pas que ce type de mesure soit suffisante.
Il reste favorable à la présence de places gratuites en extérieur.
Discussion interne
La commission n’est pas favorable à la continuité des auditions par :
Oui :
4 (2 Ve, 2 S)
Non :
9 (2 MCG, 1 UDC, 4 PLR, 2 PDC)
Abstentions :
1 (1 S)
Le président relève que les auditions sont donc terminées.
M. Fournier précise deux informations évoquées par les auditionnés de
Generations2Motards. D’une part, ceux-ci avaient indiqué ne pas avoir été
consultés par le département dans le cadre de la révision du règlement relatif
aux places de stationnement sur fonds privés (RPSFP), mais le département
avait consulté l’association 2roues Suisse – section Genève qui ne leur a pas
répondu. D’autre part, des places de stationnement payantes pour deux-roues
sont effectivement présentes du côté du P+R Etoile, mais elles se trouvent sur
fond privé. Il s’agit d’un opérateur privé sur lequel le département n’a aucune
maîtrise. Il confirme, donc, qu’il n’y a pas encore de taxation pour les
deux-roues motorisés effectuée par l’Etat.
Un député MCG indique que les auditionnés précisaient que leur
association n’avait pas été consultée par le département, ils ne faisaient pas
référence à d’autres associations suisses. Il explique que, lorsque le
département était à la charge de M. Barthassat, Generation2Motards était
régulièrement consultée, notamment dans des groupes de travail, et que les
auditionnés regrettaient que ce ne soit plus le cas, surtout que 1200 membres
de leur association sont genevois. Il pense qu’un meilleur travail de
collaboration entre les différents utilisateurs de la route apaiserait les tensions
et éviterait d’opposer tous les modes de transport.

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Prises de position
Un député MCG relève que son groupe soutiendra cette pétition et
encourage le département à augmenter la construction de places pour
deux-roues motorisés gratuites.
Un député UDC indique que son groupe soutiendra la pétition et son renvoi
au Conseil d’Etat.
Un député Ve indique que les Verts ne soutiendront pas cette pétition. La
ville de Genève doit aller de l’avant et réaliser son plan mobilité 2030 qui
prévoit des places de stationnement payantes pour les deux-roues motorisés.
Une députée PLR relève que rendre les places de stationnement pour
deux-roues payantes ne fera pas diminuer le nombre de personnes qui se
déplaceront à moto. Si la volonté du département avec son plan mobilité est de
diminuer le nombre de motos, ce n’est pas avec cette mesure que cela se
produira. Elle constate également que les places pour deux-roues motorisés ne
sont pas forcément bien réparties et que ce n’est pas en les rendant payantes
que cela libèrera de l’espace. Finalement, elle ne voit pas pourquoi les places
payantes devraient se limiter aux deux-roues motorisés alors que les
deux-roues mécaniques prennent aussi de la place sur la route. Son groupe
soutiendra cette pétition.
Une députée S indique que son groupe rejette cette pétition pour les mêmes
raisons que celles évoquées par le député Ve.
Un député LC réitère son incompréhension face au fait que les deux-roues
motorisés devraient payer alors que les deux-roues mécaniques non. Son
groupe n’est pas pour le paiement des places de stationnement ni pour les uns
ni pour les autres. Il soutiendra cette pétition.
Votes
Le président met aux voix le dépôt de la P 2149 sur le bureau du Grand
Conseil :
Oui :
4 (2 Ve, 2 S)
Non :
9 (2 MCG, 1 UDC, 4 PLR, 2 PDC)
Abstentions :

Le dépôt sur le bureau du Grand Conseil est refusé.

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Le président met aux voix le renvoi de la P 2149 au Conseil d’Etat :
Oui :
9 (2 MCG, 1 UDC, 4 PLR, 2 PDC)
Non :
4 (2 Ve, 2 S)
Abstentions :

La P 2149 sera renvoyée au Conseil d’Etat.

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